Pas question pour le gouvernement du Québec d'imiter l'Ontario et d'imposer une taxe de 15 % aux acheteurs étrangers dans le secteur immobilier. Du moins pour l'instant.
Un texte de Mathieu Gohier
Le ministre des Finances, Carlos Leitao, surveille de près la situation dans la province voisine, après que la première ministre Kathleen Wynne eut annoncé cette semaine une série de mesures pour freiner la hausse vertigineuse du prix des logements.
Plusieurs observateurs du marché immobilier estiment désormais que les investisseurs étrangers pourraient se tourner vers Montréal. S'il demeure peu élevé, le nombre d'acheteurs étrangers est en forte croissance dans la métropole québécoise.
En entrevue à l'émission Les coulisses du pouvoir, Carlos Leitao estime cependant que la situation actuelle ne nécessite pas d'intervention
« Notre marché immobilier dans la grande région de Montréal est un marché équilibré, alors on ne voit pas vraiment de risque à ce niveau. Mais il faut suivre la situation, commencer à recueillir les données, et si on voit ce phénomène commencer, on pourra agir », explique le ministre.
Tout en reconnaissant que le marché de Toronto avait besoin d'être ralenti, le ministre des Finances du Québec souligne que les acheteurs étrangers ne sont pas les seuls responsables de la hausse de 30 % du prix des maisons dans la dernière année.
« Cette forte ébullition spéculative est due à des investisseurs étrangers, mais aussi aux investisseurs locaux. Ce serait trop court comme réponse de mettre tout ça sur le dos des étrangers », souligne-t-il.
L'importante hausse des prix observée à Vancouver et à Toronto faisait craindre au gouvernement du Québec des mesures de contrôle imposées partout au pays par le fédéral.
De passage dans la Ville Reine mardi dernier, le ministre canadien des Finances Bill Morneau s'est toutefois abstenu d'intervenir, si ce n'est pour annoncer que des fonds seraient consacrés à l'étude des marchés immobiliers.
Une bonne nouvelle pour le Québec, estime Carlos Leitao, qui redoutait notamment un nouveau resserrement des règles hypothécaire partout au pays.
« À mon avis, il n'y a pas vraiment lieu de prendre des mesures nationales parce que les situations sont très différentes de marché en marché. On craignait des mesures nationales dirigées à Toronto, mais qui finiraient par avoir un effet secondaire négatif chez nous », indique le ministre.